Mcoor prend position

La crise sanitaire sans précédant que nous traversons n’est pas encore derrière nous . La vigilance reste de rigueur et de nouveaux clusters au sein des EHPAD peuvent encore se déclarer ! Sans attendre la sortie de cette crise, dans la perspective de la loi « Grand âge et autonomie », il est pourtant nécessaire de mettre en lumière les points forts et faibles de nos organisations actuelles, et d’apporter analyses et propositions. L’objectif est de se préparer en l’anticipant, à l’arrivée massive ,dans les 10 ans à venir, des enfants de la guerre et de l’après-guerre qui, en entrant dans le grand âge, risquent de devenir moins autonomes et donc consommateurs de soins et de services à la personne. Avec 7500 EHPAD en France, il ne s’agit plus d’un défi mais d’une absolue nécessité.

EHPAD QUELLES LECONS TIRER DE LA CRISE COVID

EHPAD QUELLES LECONS TIRER DE LA CRISE COVID

La crise sanitaire sans précédant que nous traversons n’est pas encore derrière nous . La vigilance reste de rigueur et de nouveaux clusters au sein des EHPAD peuvent encore se déclarer !
Sans attendre la sortie de cette crise, dans la perspective de la loi « Grand âge et autonomie », il est pourtant nécessaire de mettre en lumière les points forts et faibles de nos organisations actuelles, et d’apporter analyses et propositions.

Plus d’un EHPAD sur deux en France aurait été atteint par le Sars-CoV2 et dans l’immense majorité des cas ces établissements ont bien résisté .

Début mars nos collègues du Grand Est nous rapportent les situations alarmistes qu’ils observent au sein des EHPAD. Sans attendre Mcoor interpelle le ministère et les médias sur l’urgence de doter l’ensemble des personnels de masques afin de limiter au maximum l’entrée des virus. Mcoor demande dans le même temps aux directeurs de limiter toutes les activités au cours desquels la distanciation sociale ne pouvait être respectée afin de limiter au maximum la transmission inter-résidents.

L’anticipation, la formation du personnel, la dotation en quantité suffisante d’équipements de protection individuelle ont permis dans cette immense majorité des cas de limiter l’impact des virus sur nos résidents. La cohérence des actions menées par le médecin coordonnateur, le directeur, et l’IDEC est souvent corrélée avec une meilleure résistance de l’établissement face à l’épidémie.

L’autre drame que nous rapportaient à l’époque nos collègues était l’incapacité de faire hospitaliser les résidents du fait du refus systématique des centre 15 et des services d’urgence .

Ces situations nous ont amené à réclamer en urgence la création de filière gériatrique de proximité avec la mise en place de hotline gériatrique .
Tout résident qui peut tirer un bénéfice d’une hospitalisation doit pouvoir être hospitalisé au sein d’un établissement adapté à sa situation !

Certaines situations de fin de vie dramatiques n’ont pu être anticipées par manque de moyens matériels (oxygène ou produits anesthésiques) ou humains (absence d’IDE de nuit et de médecins formés disponibles) .
Ces situations ne doivent pas se reproduire ! Il est urgent de développer des soins palliatifs de qualité au sein des EHPAD en lien avec les EMSP et les HAD

Les grands oubliés de cette crise (outre les résidents d’EHPAD) sont les personnes âgées dépendantes à domicile. Pour elles aucun chiffre quotidien de décès !

Ces personnes ont connu les mêmes difficultés que les résidents en EHPAD pour avoir accès aux soins et pour bénéficier de soins palliatifs de qualité.

Alors que l‘immense majorité des Français souhaite vivre le plus longtemps possible à domicile comment concilier ce souhait avec la nécessité d’apporter des soins de qualité?.

MCOOR propose de développer les services des EHPAD déjà existants (accueil de jour, accueil temporaire) au sein d’un EHPAD rénové assurant un rôle pivot dans l’organisation de la gériatrie en France : la Maison Gériatrique de Proximité (MGP).
Ces MGP apporteront sur un territoire de proximité directe l’expertise du médecin coordonnateur, à l’interface de la ville et de l’hôpital, du sanitaire et du médico-social en intégrant dans cette approche les services à la personne (SPASAD, SIAD, ESA, SAAD …) et les structures d’appui existantes (DAC, MAIA, CPTS, PTA, CLIC…) dont la lecture doit être simplifiée afin qu’elles soient sollicitées pertinemment.

L’objectif est de définir le meilleur lieu de soins selon chaque situation : domicile si une télé-surveillance est suffisante, au sein de la MGP si la nécessité de soins continus l’exige ou dans un établissement sanitaire pour des soins aigus, des situations graves, ou des évaluations complexes qui ne peuvent être effectuées en ville ou dans les MGP.

Les médecins traitants qui sont intervenus de diverses manières durant cette crise doivent participer à l’élaboration de ces MGP en renforçant leur implication.On peut envisager le développement de réunions de bonnes pratiques d’optimisation de soins, le développement de la télé-consultation, de la télé-surveillance.

La télé-expertise conjointe doit être développée entre médecins traitants et médecins coordonnateurs avec revalorisation de la VL.

PERSPECTIVES

L’échec serait de réformer la gériatrie en EHPAD selon un modèle d’EHPAD unique. Le quotidien nous montre, et l’épidémie de Sars-CoV2 n’a fait qu’accroître cette évidence, qu’il faut envisager un modèle modulable. Les territoires ne sont pas tous identiques et les fonctionnements ne peuvent être superposables.

En matière de soins à une population âgée, l’hôpital ne doit pas être le centre de la prise en charge. Il fait partie de la filière de soins, qui doit d’abord s’organiser autour des soins de proximité, sur chaque territoire, en ville avec les médecins traitants, les gériatres libéraux, les médecins coordonnateurs au sein des MGP.
Au delà du constat sanitaire, l’objectif est de se préparer en l’anticipant, à l’arrivée massive ,dans les 10 ans à venir, des enfants de la guerre et de l’après-guerre qui, en entrant dans le grand âge, risquent de devenir moins autonomes et donc consommateurs de soins et de services à la personne.

Avec 7500 EHPAD en France, il ne s’agit plus d’un défi mais d’une absolue nécessité.